Solutions pour Concilier Handicap Auditif et Emploi

Qu’entend-on par handicap auditif ?

« Malentendance », « malaudition » ou « surdité » : ces termes font référence à une perte auditive. Fondamentalement, ce handicap peut être défini comme une difficulté, voire une impossibilité, à percevoir certaines fréquences.

La perte auditive peut survenir à différents niveaux en raison de diverses causes. Allant de légère à profonde, la déficience auditive représente une diminution de l’audition pouvant affecter une ou les deux oreilles simultanément. Il s’agit d’un handicap invisible, parfois non diagnostiqué ni pris en charge pendant de longues périodes. Les situations et les conséquences de la malentendance varient considérablement d’une personne à l’autre.

Le handicap auditif va au-delà de la surdité !

Il peut également s’accompagner de vertiges ou d’acouphènes, en fonction de la pathologie en question. Quelques exemples incluent le syndrome d’Usher, la presbyacousie, la labyrinthite, la maladie de Ménière, entre autres.

Les différentes catégories de handicap auditif

Il y a trois grandes catégories de handicap auditif :

  1. La déficience auditive dite « de transmission »

Il s’agit de la surdité la plus courante, caractérisée par un problème mécanique au niveau de la transmission des ondes sonores de l’extérieur (de l’oreille externe et moyenne vers l’oreille interne). Les déformations acoustiques ne sont pas très significatives, seul le processus de transmission est rendu difficile. La perte auditive, généralement légère à moyenne (ne dépassant généralement pas les 60 dB), peut être compensée par le port d’aides auditives telles que des prothèses ou des implants cochléaires, voire par la chirurgie.

  1. La déficience auditive dite « de perception »

Cette surdité résulte d’un dysfonctionnement souvent permanent de l’oreille interne ou du nerf auditif. L’atteinte auditive est significative, avec une diminution de la force du signal sonore perçu et une déformation du son. Contrairement à la surdité de transmission, ce type de surdité ne trouve généralement pas de solution chirurgicale, mais peut être compensé par l’utilisation d’appareils auditifs. Les personnes atteintes de cette surdité peuvent souffrir de troubles du langage oral plus ou moins prononcés et restent hypersensibles aux sons forts et aux bruits environnants.

  1. La déficience auditive dite « mixte »

Cette surdité se manifeste lorsque l’atteinte auditive affecte à la fois l’oreille externe et/ou moyenne, ainsi que l’oreille interne, englobant ainsi à la fois une déficience auditive de transmission et de perception. La surdité mixte se caractérise par une perte de capacités auditives, que ce soit dans une oreille ou les deux.

Les conséquences du handicap auditif

La déficience auditive a son impact principal sur la communication, créant une entrave fonctionnelle à l’échange fluide avec autrui. Malgré les avancées techniques qui permettent de compenser la surdité, une perte inévitable d’informations persiste. Ainsi, la transmission des messages est souvent tronquée, entraînant un décodage et une interprétation erronés. Il est important de noter que cette incompréhension des informations ne découle pas d’un déficit mental.

L’expression orale peut également être altérée par la perte auditive, car ne pas percevoir les sons extérieurs peut conduire à une difficulté à s’entendre parler correctement. La diction devient ainsi complexe à comprendre pour les autres. L’âge auquel survient le handicap auditif revêt une importance cruciale dans la prise en charge, influençant également les répercussions sociales sur la vie de l’individu.

Les jeunes enfants qui n’ont jamais expérimenté le sens de l’ouïe rencontrent divers obstacles en matière de communication. Il est essentiel de leur offrir une prise en charge précoce pour les soutenir dans leurs apprentissages, tels que le langage, la lecture et l’écriture. Ceci leur permettra de développer les compétences nécessaires pour interagir et s’intégrer pleinement dans la société.

Les individus qui font face à une perte auditive plus tardive peuvent mobiliser leur mémoire auditive pour compenser le handicap au quotidien. Ils peuvent également explorer de nouvelles méthodes de communication, telles que l’écriture, la lecture labiale ou même la langue des signes. Il est important de noter que si la personne ne porte pas d’appareil auditif, le cerveau peut identifier que cette faculté n’est plus utilisée.

Focus sur les solutions de compensation

mains langue signes

Le défi principal de la surdité réside dans la préservation de la capacité de communication. Outre les appareils auditifs, divers autres moyens de communication permettent de maintenir cette faculté, favorisant la compréhension mutuelle et la clarté des échanges.

Parmi ces moyens :

La rééducation des problèmes liés au handicap auditif nécessite une période d’apprentissage prolongée. Cependant, chaque situation est unique et dépend de plusieurs facteurs :

L’acceptation de sa surdité varie d’une personne à l’autre ; la communauté des personnes sourdes signantes (les personnes qui pratiquent la Langue des Signes) peut alors devenir un soutien crucial, caractérisé par l’échange, l’humour et la bienveillance.

Focus sur les prothèses auditives

Encore une fois, les situations varient considérablement d’une personne à l’autre, mais les appareils auditifs font incontestablement partie des solutions pour atténuer l’impact du handicap auditif. Cependant, ils ne parviennent jamais à reproduire entièrement la perception sonore d’origine, et leur faisabilité n’est pas toujours garantie. Le choix de la prothèse dépend du type et du degré de surdité.

Il y a deux catégories d’appareils :

  1. Les aides auditives, qu’elles soient intra-auriculaires ou de type contour d’oreille, partagent le même principe : elles amplifient les sons perçus en sollicitant l’ensemble du système auditif. Leur efficacité dépend du degré de surdité, mais elles peuvent occasionner des désagréments inconfortables, voire douloureux, dans des environnements bruyants.
  2. L’implant cochléaire, qui stimule le nerf auditif en convertissant les sons en impulsions électriques, est un dispositif technique placé sous la peau, nécessitant une intervention chirurgicale. Son utilisation demande un long apprentissage et une rééducation orthophonique afin de maîtriser la perception des sons et de pouvoir s’exprimer de manière intelligible.

Les conséquences sur la vie sociale et affective d’une personne en situation de handicap auditif varient, et parfois, elles peuvent entraîner d’importantes souffrances telles que la solitude, l’isolement, la frustration, voire le rejet. Le handicap auditif génère également une fatigue considérable au quotidien :

Handicap auditif et emploi, c’est possible !

Le handicap ne reste pas à la porte de l’entreprise ! Il est tout à fait possible de travailler avec, à condition de savoir en parler pour bénéficier d’un accompagnement adéquat, profiter d’un environnement inclusif et de mesures spécifiques pour aménager son poste de travail.

Les impacts du handicap auditif sur le travail varient en fonction du degré de perte auditive. Néanmoins, les difficultés peuvent s’accumuler pour la personne sourde, entraînant :

De même, ses collègues peuvent faire face à des défis tels que des incompréhensions, des difficultés à se comprendre et à suivre les échanges, des malentendus, ainsi que des erreurs d’interprétation et de réception des informations.

Les défis de la communication

La clé de l’intégration d’un collaborateur avec un handicap auditif réside dans la facilitation de la communication. Les personnes souffrant de déficience auditive doivent continuer à:

À se faire comprendre

Quoi de plus agaçant et frustrant que de ne pas réussir à se faire comprendre ? Et quelle dépense d’énergie pour penser à bien articuler, travailler les phonèmes et se concentrer sur l’émission des sons. Les appareils auditifs et autres moyens de compensation sont certes utiles, mais ils ne garantissent pas entièrement la transmission complète ni la synchronisation en temps réel des échanges de messages.

À comprendre

Lorsque l’échange se déroule en face-à-face, la personne en situation de handicap peut « lire » sur les lèvres, décrypter, parfois deviner ou déduire. La compréhension globale est alors présente. Cependant, cela devient nettement plus complexe lorsqu’il s’agit d’une réunion avec plusieurs participants, d’une visioconférence ou d’une pause café entre collègues.

À se ressourcer

Une personne sourde qui choisit de s’isoler pendant les pauses n’est pas nécessairement une personne qui ne souhaite pas s’intégrer. C’est souvent le signe d’une personne fatiguée ayant consenti beaucoup d’efforts pour se concentrer. Un moment de solitude peut alors être nécessaire.

À accéder aux informations

La transmission orale est un mode de communication largement utilisé en entreprise. Cependant, il peut poser des difficultés pour une personne en situation de handicap auditif.

À être intégré dans l’équipe

La surdité peut constituer un obstacle à la vie sociale en l’absence d’adaptations. Si la personne souffrant de déficience auditive ne comprend pas son environnement, ne peut échanger de manière fluide avec ses collègues, ni exprimer son point de vue ou ses sentiments, elle risque de s’exclure naturellement du groupe. L’intégration dans une équipe nécessite la mise en place de toutes les dispositions et aménagements requis pour adapter la communication au handicap.

À se sentir bien et en sécurité dans son environnement de travail

Des aménagements, généralement peu coûteux, sont nécessaires pour accueillir et intégrer une personne sourde ou malentendante dans l’entreprise.

Les solutions pour une intégration réussie

 

Pour créer cet environnement inclusif, une solution consiste à sensibiliser l’ensemble de l’entreprise aux besoins particuliers liés au handicap auditif.

  1. Sensibilisation des équipes

Avant l’embauche d’un collaborateur avec un handicap auditif, la sensibilisation de l’équipe est cruciale. Elle favorise une compréhension des besoins spécifiques liés au handicap auditif.

  1. Aménagements spécifiques sur la communication et la sécurité

Des aides techniques facilitant une communication fluide sont disponibles. L’entreprise devrait investir dans ces outils en fonction des besoins du collaborateur en situation de handicap :

Pour favoriser les échanges et la communication : Il est impératif de veiller à rendre accessible les différentes situations de communication, que ce soit en face-à-face, en groupe, par téléphone, ou encore en donnant accès à l’information (contenus vidéos, audio…).

Pour garantir la sécurité du salarié :

  1. Accompagnement régulier tout au long de la carrière professionnelle

Des entretiens périodiques permettent d’identifier et de lever d’éventuels obstacles ou difficultés dans le milieu professionnel, assurant un suivi constant.

Conclusion

Travailler avec un handicap auditif est non seulement possible mais peut également être enrichissant pour l’ensemble de l’entreprise. En adoptant des mesures d’adaptation et en favorisant un environnement inclusif, les entreprises peuvent offrir des opportunités égales à tous, indépendamment de leurs capacités auditives. Pour une intégration réussie, la communication ouverte, la sensibilisation, et les aménagements spécifiques jouent un rôle crucial. Ensemble, créons des espaces de travail où la diversité est célébrée et où chacun peut s’épanouir, quel que soit son niveau de capacité auditive.

 

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