Le Tympan : son anatomie et son fonctionnement
Le rôle crucial du tympan dans l’audition
Le tympan, composant essentiel de l’oreille, occupe une place centrale dans notre système auditif. Bien que largement connu, il demeure un élément complexe qui nécessite un entretien approprié. Une attention particulière doit être portée aux affections spécifiques susceptibles de le toucher, afin d’y répondre de manière adéquate.
Définition du Tympan
Le tympan, également appelé membrane tympanique, est une fine membrane fibreuse qui sépare l’oreille externe de l’oreille moyenne. Le terme « tympan » dérive du grec « tympanon », signifiant « tambour » ou « tambourin ». La membrane tympanique, étanche, vibre pour faciliter le passage des sons de l’air ambiant (transmis par le conduit auditif externe) vers le milieu liquide de l’oreille interne, à travers la chaîne ossiculaire. Fondamentalement, le rôle du tympan est de capter les sons environnants, de les faire vibrer, puis de transmettre ces vibrations à l’oreille interne. On peut assimiler le tympan de l’oreille humaine à la membrane d’un microphone.
Anatomie du tympan
Le tympan se compose principalement de deux parties distinctes :
- La pars tensa : Il s’agit de la plus grande partie du tympan, également la plus rigide. En partant de l’extérieur vers l’intérieur, elle est constituée de trois couches : la couche épithéliale, qui est une continuité du tissu revêtant l’oreille externe ; la couche fibreuse (lamina propria), principalement constituée de fibres de collagène, conférant au tympan une élasticité et une plasticité essentielles pour sa vibration et la transmission des ondes sonores ; la couche muqueuse, recouvrant l’oreille interne du côté opposé du tympan.
- La pars flaccida (ou membrane de Schrapnell): Cette partie est de taille réduite, de forme rectangulaire et flasque. Elle ne possède pas la couche intermédiaire fibreuse, la rendant ainsi plus fragile.
Le tympan dans l’oreille moyenne
Chaîne tympano-ossiculaire
La chaîne tympano-ossiculaire est un ensemble organique essentiel pour la transmission des sons de l’extérieur vers l’intérieur. Les tissus du tympan vibrent en réponse aux ondes sonores de notre environnement, et ces vibrations sont ensuite transmises par une série de trois osselets articulés : le marteau, l’enclume et l’étrier. Ces osselets sont fixés d’un côté au tympan et de l’autre au labyrinthe. Lorsqu’on examine un tympan sain à l’aide d’un otoscope, on peut voir en transparence les osselets, notamment le marteau, qui s’applique jusqu’au centre de la membrane tympanique.
Muscle tenseur du tympan
Anciennement désigné sous le nom de muscle du marteau, le muscle tenseur du tympan est l’un des deux muscles en interaction avec les osselets de l’oreille moyenne, l’autre étant le muscle stapédien. Comme son nom l’indique, ce muscle a pour fonction de tendre le tympan, réduisant ainsi ses vibrations pour atténuer les bruits intenses. Son action vise à protéger le vestibule de l’oreille interne contre les dommages potentiels causés par des bruits de forte intensité. Il peut être affecté par le syndrome tonique du muscle tenseur du tympan, caractérisé par une diminution des seuils de contraction par rapport à une oreille moyenne en bonne santé, contribuant ainsi au réflexe acoustique en cas de chocs acoustiques et d’hyperacousie.
Os tympanal
L’os tympanal est l’un des trois composants de l’os temporal. Il se présente sous la forme d’un anneau incurvé entourant la partie externe du conduit auditif, fournissant un support pour la tension du tympan.
Caisse du tympan
La caisse du tympan représente la principale composante de l’oreille moyenne. Il s’agit d’une petite cavité située dans l’os temporal, revêtue d’une muqueuse, et abritant la chaîne des trois osselets.
Tegmen tympani
Le tegmen tympani est une fine plaque osseuse qui sépare la caisse du tympan du contenu encéphalique.
L’examen du tympan : ce qu’il faut voir
Le tympan peut être considéré comme la vitrine de l’oreille moyenne. L’examen de cette membrane délicate permet d’établir un diagnostic en cas de symptômes liés à l’ouïe. À l’aide d’un otoscope, le médecin ORL procède à un examen du tympan par quadrants pour obtenir un diagnostic précis.
Dans le cas d’un tympan en bonne santé, le reflet de la lumière de l’otoscope sur le quadrant antérieur se présente sous la forme d’un triangle lumineux brillant.
Tympan normal
Un tympan en bonne santé est normalement transparent, de couleur grisâtre, bien tendu autour de la circonférence du fond du conduit auditif externe. La transparence du tympan permet à l’ORL de déterminer si la caisse du tympan contient de l’air ou du liquide.
Indications à partir de la couleur du tympan
La teinte du tympan offre des informations précieuses sur d’éventuelles pathologies. Les écoulements rétro-tympaniques, situés derrière le tympan, peuvent présenter des nuances claires, troubles ou jaunes (purulents). Une coloration bleue suggère souvent une otite séreuse (ou séro-muqueuse). Les dépôts blancs sur la membrane tympanique correspondent à des accumulations de calcaire, considérées comme bénignes (tympanosclérose). Une teinte blanche rétro-tympanique peut être indicative d’un cholestéatome. Enfin, une coloration rouge signale une inflammation tympanique, accentuée par la visibilité accrue des vaisseaux sanguins.
Relief du tympan
Un tympan en bonne santé ne révèle que les reliefs du manche du marteau. Toute identification d’un autre relief suggère la présence d’une pathologie. Dans le cas d’une rétraction tympanique sévère, par exemple, la membrane prend la forme des structures de l’oreille moyenne telles que la cochlée, l’enclume, l’étrier, etc.
Présence de cérumen collé au tympan
Un tympan en bonne santé est normalement propre. La présence de cérumen collé au tympan indique une pathologie et suggère la possibilité d’un processus d’otite chronique.
Douleur tympanique : comprendre les causes
Le tympan, riche en terminaisons nerveuses, réagit fortement en cas d’inflammation ou d’infection, provoquant des douleurs parfois intenses. Ces douleurs tympaniques peuvent être le symptôme d’une infection nécessitant une prise en charge rapide. Examinons les diverses pathologies pouvant affecter le tympan.
Pathologies du tympan
Tympan et otite séreuse
L’otite séreuse, également connue sous le nom d’otite séro-muqueuse, se caractérise par une membrane tympanique normale, mais la présence de liquide derrière le tympan lui confère un aspect terne, et le « triangle lumineux du tympan » n’est plus observable. La couleur de la membrane peut varier du jaune au gris bleuté.
Tympan et otite moyenne aiguë
Au stade initial d’une otite moyenne aiguë, les vaisseaux tympaniques deviennent nettement plus visibles en raison de l’inflammation, intensifiant la couleur rouge du tympan. À la phase de l’otite congestive, le tympan perd sa transparence. En phase suppurative, la couleur jaune du liquide purulent est principalement observable. Le tympan apparaît bombé, prêt à se rompre sous la pression du liquide. Lors de la perforation tympanique, le conduit auditif externe est rempli de pus.
Tympan et cholestéatome
Une masse blanche arrondie derrière le tympan peut être identifiée comme un cholestéatome. Lorsque ce kyste augmente progressivement de volume, il peut affecter les osselets et le tympan, pouvant entraîner une surinfection et, par conséquent, une otorrhée.
Tympan et myringite
La myringite, une variante de l’otite moyenne aiguë, est une infection du tympan provoquée par divers virus et bactéries. Dans cette condition, le tympan devient enflammé, présentant de petites bulles remplies de liquide (vésicules) à sa surface. Il est important de noter que la myringite ne conduit pas à la formation de pus ou de liquide dans l’oreille moyenne.
Tympan percé
Un tympan percé peut résulter de divers facteurs, tels qu’une infection de l’oreille aiguë, un traumatisme sonore ou mécanique, etc. Lorsque le tympan est perforé, cela signifie que la membrane qui isole l’oreille moyenne du conduit auditif externe n’est plus fermée. Cette ouverture compromet l’étanchéité, exposant ainsi l’oreille interne au risque d’infection. Lors d’un examen otoscopique, l’ORL évalue des aspects tels que la taille, la localisation, la régularité ou la déchirure des bords, la position par rapport au rebond osseux du tympan, ainsi que l’aspect de la muqueuse de la caisse du tympan pour établir un diagnostic précis.
Tympan rétracté
En raison de troubles de ventilation de l’oreille moyenne, provoqués par un dysfonctionnement de la trompe d’Eustache ou des anomalies de pression, la membrane tympanique peut se rétracter.
La rétraction du tympan peut se présenter sous deux formes distinctes : la rétraction globale et les poches de rétraction.
- Rétraction globale (cas sévère): Dans ce scénario, la membrane tympanique s’ajuste en « moulant » les divers composants de l’oreille moyenne.
- Poches de rétraction du tympan: Dans cette situation, une ou plusieurs parties de la membrane tympanique se collent progressivement vers le fond de l’oreille moyenne.
La présence de peau au mauvais endroit peut déclencher une surinfection chronique de l’oreille, entraînant des complications telles que la surdité et des vertiges. Dans certains cas, les poches de rétraction tympanique peuvent évoluer vers un cholestéatome.
Chirurgie du tympan
Tympanoplastie ou myringoplastie (chirurgie de la membrane tympanique)
La tympanoplastie, également connue sous le nom de myringoplastie, est une intervention chirurgicale pour réparer les perforations du tympan ou traiter des lésions de l’oreille telles que les otites chroniques, les ruptures de la chaîne ossiculaire et les cholestéatomes. Cette opération est réalisée sous anesthésie générale et comporte différentes étapes en fonction du cas du patient :
- Auto-greffe : Prélèvement d’un tissu situé au-dessus de l’oreille, greffé sur la zone perforée du tympan.
- Soins des osselets: Intervention si les osselets sont infectés ou cassés.
- Retrait d’une tumeur: Dans le cas d’un cholestéatome, élimination de la tumeur pour restaurer la santé de l’oreille.
Cette procédure vise à restaurer la fonction auditive et à prévenir les complications associées aux lésions du tympan.
Paracentèse pour décompression de l’oreille moyenne
La paracentèse est une intervention consistant à perforer délicatement le tympan par un petit trou. Son objectif principal est de décompresser l’oreille moyenne, facilitant ainsi le drainage des sécrétions et du pus qui peuvent s’accumuler dans la caisse du tympan. Cette procédure est fréquemment réalisée pour la pose d’aérateurs, également appelés drains transtympaniques.
Les aérateurs, de petits cylindres creux en plastique souvent désignés sous les noms familiers de « diabolos » ou « yoyos », jouent un rôle crucial dans le drainage des épanchements et le rééquilibrage des pressions de l’oreille moyenne. Ils sont couramment recommandés dans le cadre du traitement de l’otite moyenne, notamment de l’otite séreuse.
Tympan en mouvement spontané ?
Il est crucial de faire la distinction entre les vrais acouphènes, ces bruits persistants perçus sans stimulation sonore, et les « faux acouphènes », des sons mécaniques émis par l’oreille, audibles par chacun et ne nécessitant pas de traitement. Parmi ces derniers, on peut identifier sept types, tels que :
- le claquement engendré par le tympan, se produisant au moins 16 fois par minute lors de l’ouverture et de la fermeture de la trompe d’Eustache ;
- la vibration ou le bruit de frottement normal du tympan ;
- le tremblement ou grésillement, résultant d’une vibration normale du muscle du marteau dans l’oreille moyenne.