Lorsque les sons deviennent dérangeants ou atteignent un niveau excessif, ils se transforment en bruits préjudiciables pour l’oreille. La destruction des cellules sensorielles de l’oreille par des sons forts peut conduire à une surdité traumatique. Ces bruits nocifs, absents dans la nature, surviennent dans le cadre professionnel et les activités de loisirs.
Les bruits gênants
Les bruits gênants, principalement causés par l’activité humaine, règnent en maîtres parmi les sources de nuisances. Des climatiseurs qui tournent en boucle aux radios des voisins, en passant par les rues encombrées, ces bruits entraînent inconfort et agacement. Malgré leur faible intensité sonore et leur innocuité pour l’audition, ils peuvent déclencher des troubles psychologiques tels que l’anxiété, l’irritabilité et la dépression.
La prise en compte des nuisances sonores englobe deux aspects distincts :
- La gêne collective résultant de sons intenses (50 à 70 dBA), tels que ceux produits par la circulation routière ou dans les environs aéroportuaires.
- La gêne individuelle, ressentie par quelques personnes, voire une seule, et qualifiée de « bruits de voisinage».
Le bruit au travail
La surdité professionnelle causée par le bruit altère les cellules auditives de l’oreille interne, entraînant une surdité de perception. Cette forme de surdité n’est pas opérable et peut être difficile à appareiller. De plus, elle est parfois associée à des acouphènes. Il est donc essentiel d’assurer la protection des travailleurs exposés à des niveaux sonores élevés, ainsi que de procéder à des contrôles périodiques de leur audition.
Les normes reposent sur le niveau quotidien d’exposition sonore, qui correspond au niveau moyen auquel un travailleur est exposé pendant une journée de travail de 8 heures. À l’heure actuelle, un seuil d’exposition quotidienne de 87 dBA est fixé, au-delà duquel un travailleur doit avoir accès à des protections auditives pour sa préservation. Lorsque le niveau d’exposition dépasse les 90 dBA, il devient obligatoire pour le travailleur de porter ces protections.
En ce qui concerne les bruits brefs mais intenses (comme une chute de tôle ou des tirs de mines), désignés sous le nom de sons impulsionnels, la mise à disposition de protecteurs est exigée à partir de 135 dB, et leur port devient obligatoire au-dessus de 137 dB.
Le bruit en s’amusant
Les activités de loisirs et l’exposition à la musique amplifiée peuvent entraîner des problèmes d’audition. Il a été observé chez de nombreux jeunes qu’après avoir assisté à des concerts ou à des soirées en discothèque, des perturbations auditives sont survenues, accompagnées parfois d’acouphènes. Ces problèmes, parfois temporaires, peuvent malheureusement devenir permanents, compromettant ainsi l’avenir auditif des personnes concernées.
La musique présente un danger sournois, dissimulant sa nocivité derrière le plaisir de l’écoute. En réalité, les risques pour l’ouïe ne dépendent ni de la qualité sonore ni du plaisir auditif, mais résultent simplement de l’énergie sonore reçue, un produit du niveau sonore et de la durée d’exposition.
La presbyacousie
La surdité progressive, liée à l’âge, peut être précocement et gravement affectée par diverses agressions et traumatismes subis tout au long de la vie, tels que le bruit, les médicaments ototoxiques et diverses pathologies.
Comment prévenir la déficience auditive ?
Bien qu’il y ait eu des progrès dans la sensibilisation au problème du bruit causé par la musique, il est important que la population comprenne l’importance de ce problème et qu’ils essaient de réduire le niveau sonore. Les témoignages de nombreux musiciens qui ont souffert de problèmes d’audition dus à une exposition excessive au bruit seraient un moyen puissant de sensibilisation.
Il est vivement recommandé de prendre en considération les directives suivantes :
- Il convient d’éviter les établissements ou les activités renommés pour leur niveau sonore élevé.
- Se tenir à l’écart des enceintes acoustiques, particulièrement à l’extérieur.
- Contrôler régulièrement le niveau sonore de ses appareils tels que baladeurs, chaînes Hi-Fi et auto-radios.
- Utiliser des bouchons d’oreilles en mousse discrets, bien qu’un peu contraignants, ils sont très efficaces.
- Il est fortement préconisé de restreindre la durée d’exposition sonore, en respectant les plafonds suivants par semaine :
- 20 heures à 93 dBA (baladeur, auto-radio)
- 4 heures à 100 dBA (baladeur au volume maximum)
- 2 heures à 103 dBA (concerts, mariages…)