L’implant cochléaire améliore la compréhension chez l’adulte
Les implants cochléaires sont conçus pour fournir un son plus clair et aider à comprendre ce qui est dit. Les implants cochléaires sont une option de traitement établie, conçus pour offrir une meilleure expérience auditive. Les avantages peuvent comprendre : plus grande clarté du son ; meilleure compréhension du langage ; amélioration de l’audition dans un environnement bruyant ; plus de possibilités d’emploi ; amélioration de la qualité de vie grâce à la réduction de l’anxiété et amélioration de la santé en général.
Pour qui est recommandé l’implant cochléaire ?
Les implants cochléaires sont approuvés pour les adultes qui présentent une perte auditive sévère ou sévère à profonde dans les deux oreilles et pour qui l’utilisation de prothèses auditives n’offre pas d’amélioration suffisante. Il faut savoir que les candidats à l’implantation sont des patients devenus sourds profonds après l’acquisition du langage et qui ont fait un essai d’au moins six mois avec un appareil auditif conventionnel qui n’a montré aucun bénéfice.
Lors du bilan pré-implantation, le candidat est reçu par une équipe multidisciplinaire composée de médecin, logopédiste, psychologue et ingénieur. La réhabilitation d’une personne sourde post-linguale est relativement simple. Cette personne peut faire recours à sa mémoire auditive pour établir une relation entre la nouvelle sensation auditive et le sens du message sonore. L’adaptation à l’implant est en général facile. Dès la première semaine d’utilisation, le patient implanté peut acquérir une bonne perception du langage sans qu’une réhabilitation spécialisée soit indispensable.
Juste après l’intervention, la personne implantée n’entend rien. Le branchement et le réglage de l’implant se fera deux à trois semaines après l’intervention. Chez l’adulte, des séances d’orthophonie sont alors prévues. Leur nombre dépendra de la qualité de la restauration auditive.
L’implant cochléaire bilatéral, ses bénéfices et ses limites
La stimulation binaurale, l’implant cochléaire et l’aide auditive ou les implants cochléaires bilatéraux sont les meilleures opportunités d’accéder à un meilleur niveau de compréhension dans toutes les conditions et la localisation de l’espace. L’implantation cochléaire bilatérale permet l’accès à la stéréophonie avec la restauration des capacités de localisation spatiale, l’amélioration de la sélectivité fréquentielle, et de la reconnaissance de la parole dans le bruit. L’utilisation de deux implants améliore habituellement très nettement à la fois la quantité des informations auditives perçues et leur qualité. Malheureusement l’implantation cochléaire bilatérale n’est pas toujours possible : parfois il existe une surdité très ancienne d’un côté ou bien des modifications de l’anatomie de la cochlée : malformations, calcifications. Dans ce genre de situation, une nouvelle évaluation s’impose. Autrement dit : si une personne a déjà été implanté d’un côté et s’interroge sur l’intérêt et la possibilité d’un second implant, elle est amenée à réaliser un nouveau bilan. Celui-ci va comporter habituellement des tests auditifs dans le calme et dans le bruit, des examens de l’équilibre, une évaluation de la communication et selon les cas une imagerie, ou d’autres tests. Dans plusieurs conditions, l’implant cochléaire n’est pas possible en raison d’une tumeur du nerf cochléaire ou de malformations majeures de l’oreille interne. Dans ces cas, une implantation du tronc cérébral peut être envisagée.
Il existe trois situations où l’implantation cochléaire bilatérale est envisagée
Il existe un risque d’ossification de la cochlée. Dans ce cas, il faut d’emblée implanter les deux côtés car il existe un risque de ne pas pouvoir insérer les électrodes si la cochlée s’ossifie. Il s’agit de cas de méningites récentes ou de traumatises crâniens sévères avec fractures des deux rochers (os contenant les structures de l’oreille interne). Il existe une perte rapide de l’audition des deux côtés avec un bénéfice des aides auditives quasi nul. Selon l’évaluation et après information, il faut discuter une implantation bilatérale d’emblée : une seule intervention, des réglages et une rééducation simultanés. Après implantation d’un côté, il existe une perte, progressive ou brutale, du bénéfice de l’aide auditive de l’autre côté. On peut proposer un implant bilatéral en deux temps – « séquentiel » – afin de restaurer une audition bilatérale : stéréophonie.
Le suivi des patients implantés
Le suivi des adultes porteurs d’un implant cochléaire débute après la chirurgie mais n’a pas de limite dans le temps. Il nécessite l’acceptation de ce suivi par le patient et l’adhésion au projet rééducatif. Le suivi doit s’organiser autour de l’accompagnement du patient, du réglage de l’implant cochléaire et de la rééducation orthophonique. Le suivi permet de rassurer, écouter, encourager, conseiller la personne « à nouveau entendante ». Il facilite la prise de conscience par l’entourage de la qualité effective de l’audition (qui ne sera jamais comme celle d’une oreille normale). Des réunions permettent des rencontres entre les patients et les équipes qui informent l’actualité de l’implant et favorisent l’accès aux associations. Il en résulte une meilleure intégration sociale et professionnelle, un retour à une autonomie partielle ou totale. Le patient est accompagné dans le développement de nouvelles compétences (utilisation du téléphone et de différents accessoires, écoute de la télévision etc.). La motivation et le travail personnel du patient jouent un rôle important dans le processus de rééducation. A la suite du suivi, il dispose d’outils pour son exploration personnelle du quotidien (livres enregistrés, conseil d’investigation sonore, chanson avec paroles écrites, bruitages enregistrés…). Les échanges sont plus riches avec l’entourage qui connait les nouvelles possibilités et les limites (ne pas parler trop fort, utiliser l’oral, bien articulé).
Les premières sensations après la pose de l’implant cochléaire
Les premières sensations auditives peuvent être, au début, désagréables et donc décevantes. Le patient doit être donc rassuré et encouragé à surmonter les obstacles. Les orthophonistes accompagnent le patient dans l’adaptation à ses nouvelles sensations auditives. La compréhension avec l’implant cochléaire n’est pas immédiate et demande un délai d’adaptation qui varie entre les patients. Le binôme régleur-orthophoniste évalue les performances pour cibler la rééducation et les réglages : travail dans le bruit, écoute de la musique, repérage spatial, utilisation du téléphone, potentialisation d’une prothèse auditive conventionnelle controlatérale. La lecture labiale peut être nécessaire en complément de l’information auditive : il faut informer le patient et l’entourage de l’évolution et des limites de l’implantation cochléaire.
De quelle façon le patient doit-il travailler ?
Après une longue durée de privation auditive, le patient retrouve l’ouïe. Les orthophonistes travaillent sur différents paramètres du son (la durée, la hauteur, l’intensité). Le but est de créer des représentations mentales nouvelles, d’introduire la sensation sonore dans un univers tactile et visuel. Le patient associe une sensation tactile, articulatoire au son et prends conscience du rythme de la parole : arrêt, reprise, lenteur, régularité. Il appréhende les différences grave/aigu, leurs modulations. Le travail se fait aussi sur la production orale (associer le son et la motricité bucco faciale, préciser l’articulation), le débit de la parole (prise de conscience de la fluidité du discours), l’intonation (découverte du sens porté par la mélodie). Tout cela permet au patient une prise de conscience de sa propre voix, de son placement vocal en s’appuyant sur l’audition, le travail du souffle, de la verticalité, des appuis, prise de conscience de l’articulation, découverte des résonateurs…
Quelques indications
* Si l’oreille non implantée présente des restes auditifs utiles avec bénéfice prothétique, il est très vivement recommandé de porter une prothèse auditive controlatérale qui ajoute de la qualité sonore (tonalités naturelles des sons, meilleure appréciation de la musique) et de la compréhension dans le bruit.
- Si l’implantation est postérieure à 60 ans, les performances sont moins bonnes.
- Porter régulièrement et tôt des prothèses auditives peut maintenir les circuits auditifs cérébraux actifs et réceptifs à l’implant cochléaire.
- Il n’y a pas de limite d’âge supérieure à l’implantation cochléaire chez l’adulte. Chez le sujet âgé, l’indication est posée après une évaluation psychocognitive. Il n’y a en général pas d’indication de primo-implantation chez l’adulte ayant une surdité prélinguale.
- La pose d’un implant auditif est systématiquement précédée d’un essai prothétique effectué dans les meilleures conditions. Selon les résultats de cet essai et si la réhabilitation orale est choisie, la pose d’un implant cochléaire ou du tronc cérébral peut être décidée.
- Avant l’intervention, le patient doit être mis en contact avec des personnes déjà implantées.
- L’implant cochléaire présente un taux de complications très faible (moins de 5 %). La complication la plus sévère recensée est la méningite bactérienne, pour laquelle des mesures prophylactiques ont été mises en place (vaccination antiméningococcique préopératoire). Les autres complications sont de gravité moindre (problèmes de lambeau, migration des électrodes, parésie du nerf facial…).
- Une réimplantation peut être indiquée en cas de dysfonctionnement de l’implant. Elle n’expose pas le patient à plus de complications que la primo-implantation. Les performances obtenues lors de la primo-implantation sont maintenues.