La perte d’audition, un phénomène naturel qui s’installe dès 30 ans
La presbyacousie, résultat du vieillissement des cellules de l’oreille interne, entraîne une diminution naturelle de l’audition. Ce processus touche potentiellement toute la population, affectant près d’une personne sur trois chez les plus de 65 ans.
Comprendre la presbyacousie : une diminution de l’audition liée à l’âge
La presbyacousie se manifeste par une perte significative de la perception des sons aigus, essentiels pour la compréhension de la parole. La dégradation auditive varie d’un individu à l’autre, avec une moyenne d’environ 0,5 dB par an à partir de 65 ans, 1 dB à partir de 75 ans et 2 dB à partir de 85 ans. Divers changements dans le système auditif contribuent à cette diminution de l’audition :
- La dégénérescence des cellules contractiles, responsables de la sélectivité des fréquences, concerne les cellules sensorielles de l’organe de Corti, en particulier les cellules ciliées externes qui, malheureusement, ne se régénèrent pas. C’est l’origine de la presbyacousie sensorielle.
- Perte de souplesse des osselets, responsables de l’amplification et de la transmission des vibrations de l’oreille moyenne à l’oreille interne.
- Diminution du nombre de neurones dans la cochlée, provoquant la presbyacousie nerveuse.
- Lésions du système nerveux central, perturbant le transport et l’analyse correcte des sons.
- Mauvaise irrigation des tissus du canal cochléaire et mauvaise oxygénation des organes de l’audition, entraînant la presbyacousie liée à la circulation sanguine.
- Lésions de la membrane basilaire et du ligament spiral, caractérisant la presbyacousie mécanique.
On distingue ainsi quatre types de presbyacousie :
- La presbyacousie sensorielle : la perte auditive concerne exclusivement les fréquences aiguës.
- La presbyacousie nerveuse : la perte auditive affecte les fréquences nerveuses et la distinction des fréquences vocales.
- La presbyacousie liée à la circulation sanguine : toutes les fréquences sonores sont impactées.
- La presbyacousie mécanique : la perte auditive atteint les fréquences aiguës.
Les symptômes de la presbyacousie
Les premiers signes de la presbyacousie se manifestent lorsque la personne éprouve des difficultés à suivre une conversation dans un environnement bruyant, tel qu’un restaurant ou lors d’un repas familial. Ensuite, le son du téléphone ou de la télévision peut sembler trop bas. La presbyacousie peut également entraîner une déformation des sons et une mauvaise interprétation des paroles.
La presbyacousie n’est pas à prendre à la légère, car elle peut rendre la vie quotidienne plus compliquée, entraîner des désagréments et des risques évidents, ainsi que réduire le nombre et la fréquence des activités sociales de la personne.
Les personnes atteintes de presbyacousie ne sont pas complètement sourdes. Elles continuent à percevoir les sons graves, mais ont des difficultés à distinguer les sons aigus. Cela affecte particulièrement la compréhension des voix d’enfants et de femmes, des chuchotements, ainsi que certaines consonnes « sifflantes » (S, Z, CH, V ou F).
En plus de ces difficultés, une personne souffrant de presbyacousie aura également du mal à distinguer les sons réverbérés et se plaindra fréquemment d’acouphènes.
Les traitements pour la presbyacousie
C’est indéniable, l’entourage joue un rôle crucial face à la difficulté pour la personne atteinte de presbyacousie à prendre conscience de sa situation. Le soutien et l’attitude bienveillante des proches sont souvent essentiels pour faciliter le diagnostic de la presbyacousie et accompagner la personne dans la recherche et l’adoption de solutions.
La détection précoce est la première étape cruciale pour lutter contre la déficience auditive et les maladies de l’oreille qui y sont liées. Les tests et les bilans auditifs jouent un rôle essentiel en permettant de dépister le plus tôt possible toute perte d’audition.
L’appareillage se présente comme la première solution face à la presbyacousie. Il devient nécessaire lorsque la personne a subi une perte tonale moyenne de 30 décibels ou plus, une perte tonale de 35 décibels sur la fréquence de 2 kHz, ou si elle n’est plus capable de distinguer une conversation à voix basse.
Après le diagnostic, il est crucial d’intervenir rapidement avec des solutions auditives adaptées pour permettre à la personne équipée de s’adapter plus rapidement, d’améliorer son confort d’écoute, et de ralentir la progression de la perte auditive, préservant ainsi les fonctions cognitives du cerveau.
Enfin, l’appareillage contribue à prévenir les conséquences de la perte d’audition, telles que la perte d’autonomie, les chutes, les impacts sur les relations sociales, ainsi que sur la vie professionnelle.