Audition ou écoute : découvrez ce qui se passe réellement dans votre cerveau
Savez-vous distinguer entre audition et écoute ? Des scientifiques de la faculté de médecine de l’Université de Bâle, en Suisse, ont publié dans Cell Reports une étude analysant l’activité neuronale liée au traitement des sons.
La distinction entre audition et écoute : ce qu’il faut savoir
Bien que l’audition et l’écoute fassent toutes deux intervenir l’oreille pour capter les ondes sonores, ces concepts ne sont pas synonymes. Nous utilisons souvent ces termes de manière interchangeable, sans réaliser qu’ils désignent des processus différents. Cette distinction est pourtant essentielle pour comprendre les recherches menées par les scientifiques de l’Université de Bâle.
La distinction entre audition et écoute : ce qu’il faut savoir
Bien que l’audition et l’écoute fassent toutes deux intervenir l’oreille pour capter les ondes sonores, ces concepts ne sont pas synonymes. Nous utilisons souvent ces termes de manière interchangeable, sans réaliser qu’ils désignent des processus différents. Cette distinction est pourtant essentielle pour comprendre les recherches menées par les scientifiques de l’Université de Bâle.
L’audition : un sens automatique et constant
L’audition, l’un des cinq sens, correspond à la capacité de percevoir les sons grâce aux ondes sonores. Ce processus est totalement involontaire et fonctionne en continu, sans que nous puissions le contrôler. Notre oreille capte les sons dans une plage de fréquences spécifique, allant de 16 Hz (sons graves) à 20 000 Hz (sons aigus). À titre de comparaison, un chien perçoit des fréquences allant jusqu’à 40 000 Hz, tandis qu’un dauphin atteint les 160 000 Hz. (Pour rappel, le hertz [Hz] est l’unité de mesure de la fréquence sonore).
L’écoute : un processus conscient et complexe
Contrairement à l’audition, l’écoute est une activité volontaire qui mobilise le cerveau pour analyser et interpréter les sons reçus. Cette capacité, qui se développe progressivement chez l’être humain, demande un effort soutenu et une attention particulière pour éviter les distractions.
L’écoute ne se limite pas à l’ouïe : elle fait appel à plusieurs sens. Le ton de la voix et les gestes de l’interlocuteur jouent un rôle clé dans la compréhension du message. Ainsi, la vue contribue également à l’écoute en permettant de décoder le langage corporel et les expressions faciales, enrichissant ainsi l’interprétation globale des sons et des paroles.
Étude sur les souris et les sons : un aperçu du passage de l’audition à l’écoute
Pour comprendre ce qui se passe dans le cerveau lorsque la perception d’un son devient une véritable écoute, des chercheurs de l’Université de Bâle ont mené des expériences sur des souris. Ils ont analysé l’activité des cellules nerveuses dans les régions cérébrales impliquées dans le traitement sonore.
Leur protocole distinguait deux types d’écoute : passive et active.
- Écoute passive : Les souris étaient simplement placées dans leur cage, exposées aux sons sans interaction particulière.
- Écoute active : Un processus d’apprentissage a été mis en place pour inciter les souris à prêter attention. Elles ont été entraînées à associer la détection d’un son spécifique à une récompense alimentaire, transformant ainsi l’écoute en une activité volontaire et motivée.
De l’onde sonore au décodage cérébral : le parcours de la voie auditive
Lorsqu’une onde sonore atteint l’oreille interne, elle est convertie en influx nerveux au niveau de la cochlée. Ce signal marque le début de la voie auditive, un circuit complexe qui conduit l’influx nerveux jusqu’à son interprétation par le cerveau.
Ce trajet comprend quatre zones relais essentielles, composées de neurones et de fibres myélinisées, qui participent au décodage et à la transmission de l’information sonore :
- Le noyau cochléaire, premier relais chargé de traiter les signaux bruts en provenance de la cochlée.
- Le complexe olivaire supérieur, impliqué dans la localisation des sons.
- Le noyau du lemnisque latéral, spécialisé dans l’analyse des motifs sonores.
- Le collicule inférieur, situé dans le cervelet, qui affine les informations sonores.
Après avoir traversé ces étapes, l’influx nerveux atteint le thalamus auditif, ou corps genouillé médian, avant d’arriver à sa destination finale : l’aire auditive primaire située dans un sillon du lobe temporal. C’est là que le cerveau décode et interprète pleinement le signal sonore.
Une activité neuronale modulée par l’écoute
Les recherches ont révélé que l’activité des neurones impliqués dans le traitement des sons se modifie lorsque les souris passent de l’audition passive à une écoute active. Bien que tous les neurones ne semblent pas affectés de la même manière, les chercheurs ont identifié une dizaine de changements spécifiques, résultant de multiples facteurs combinés.
Les deux premières zones relais de la voie auditive, bien qu’elles réalisent un traitement particulièrement complexe de l’influx nerveux, ne sont pas les seules à subir ces modifications. L’étude montre que l’ensemble des régions de la voie auditive participe au traitement sophistiqué des sons, démontrant une modulation étendue à travers tout le circuit cérébral.
Les scientifiques ont également identifié des neurones spécifiques, dont le fonctionnement diffère en fonction de la nature de l’influx sonore. Ces neurones, sensibles de manière distincte, ne sont pas concentrés dans une région précise. Au contraire, ils sont répartis de façon régulière tout au long de la voie auditive, soulignant un traitement global et coordonné des informations sonores dans le cerveau.
Source : Cell Reports