Le rachat d’Oticon Medical par Cochlear préoccupe les autorités à la concurrence européennes
Le groupe Demant, propriétaire d’Oticon Medical, a annoncé son intention de séparer de son secteur d’implants, qui incluent à la fois les implants cochléaires et les implants à conduction osseuse. Cette décision inquiète les régulateurs australiens, européens et britanniques.
Un régulateur de la Commission australienne de la concurrence et de la consommation (ACCC) a noté que :
« Il existe peu de fournisseurs de ces dispositifs dans le monde. En Australie, Cochlear et Oticon Medical sont deux des trois seuls fournisseurs de dispositifs non chirurgicaux à conduction osseuse et à ancrage osseux, et deux des quatre fournisseurs d’implants cochléaires […] Bien qu’Oticon Medical soit beaucoup moins présent en Australie, nous craignons fortement que l’acquisition proposée ne fasse disparaître l’un des rares concurrents de Cochlear dans la fourniture de ces trois types d’appareils auditifs en Australie. »
Les craintes d’un impact négatif sur les consommateurs australiens concernent la technologie de la perte auditive en général.
« Une réduction de l’innovation aurait un impact significatif sur la rapidité, le choix et/ou la qualité des appareils et des technologies disponibles pour les personnes souffrant de perte auditive à l’avenir. » a affirmé l’organisme de réglementation.
Cependant, cette préoccupation est essentiellement centrée sur la branche des implants. Gina Cass-Gottlieb, présidente de l’ACCC, a déclaré :
« Ces dispositifs sont d’une importance capitale pour permettre aux consommateurs souffrant de perte auditive de choisir la manière dont ils gèrent leurs besoins auditifs.»
Elle poursuivit en disant que :
« Les réactions du marché ont indiqué que la demande pour ces dispositifs est susceptible d’augmenter et il est donc important de s’assurer que les acquisitions sur ce marché ne conduisent pas à des prix plus élevés ou à une réduction de l’innovation au fil du temps.»
Demant espère une issue favorable
Trine Kromann-Mikkelsen, la porte-parole de Demant, a expliqué :
« Nous avons toujours pris la décision stratégique d’abandonner notre secteur des implants auditifs, car nous pensons que c’est dans le meilleur intérêt des patients et des clients, et nous nous en tenons à notre accord de négociation avec Cochlear.»
« L’ACCC a annoncé sa première phase d’enquête, y compris la décision de renvoyer l’enquête sur la cession d’Oticon Medical à Cochlear à la phase suivante », a-t-elle poursuivi.
« Cette phase comprend une consultation publique pour soutenir leur décision finale sur la cession et les préoccupations qu’ils soulèvent. Ces étapes du processus de transaction sont conformes à ce que nous pouvons attendre dans un cas complexe, et cela ne change pas nos attentes quant au résultat final ou au calendrier de la cession. Nous pensons pouvoir répondre aux préoccupations et nous continuerons à traiter les questions soulevées.»
Inquiétude des régulateurs européens
Après l’autorité australienne de la concurrence, les autorités britanniques de la concurrence et de l’Union Européenne seraient également préoccupées par le projet de vente d’Oticon Medical par Cochlear.
La Commission européenne a annoncé qu’elle étudiait le rachat de la marque d’implants Oticon Medical, détenue par Demant, par Cochlear. Elle considère que cette acquisition, pour un montant d’environ 114 millions d’euros selon Reuters, représente une menace importante sur les marchés européens. La Commission évaluera donc son impact.
Durant ce même temps, l’autorité de régulation de la concurrence du Royaume Uni (Competition and Markets Authority, CMA) se penche aussi sur la question. Elle juge que cette transaction pourrait entraîner une hausse des prix et une diminution de l’innovation, car Cochlear occuperait pratiquement une position de monopole sur les implants à conduction osseuse au Royaume-Uni.
Ce sont maintenant 13 pays qui ont demandé à la Commission européenne d’analyser la vente potentielle d’Oticon Medical à Cochlear.
Source
Parresia
