Hallucinations : entre mythe et réalité cérébrale
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Les hallucinations : un phénomène toujours mal compris…

Voir ou entendre des choses inexistantes n’implique pas nécessairement un trouble mental grave. Lors des hallucinations auditives, des zones cérébrales spécifiques comme les lobes pariétaux, l’hippocampe et l’aire de Broca s’activent, confirmant l’absence d’implication des organes sensoriels.

Historiquement perçues comme des signes divins, les hallucinations sont aujourd’hui souvent associées à des troubles tels que la schizophrénie. Cependant, les recherches récentes montrent qu’elles concernent aussi des individus parfaitement sains. Par crainte de stigmatisation ou à cause du stress engendré, ces personnes hésitent souvent à se confier.

Selon Renaud Jardri, psychiatre spécialisé, ces phénomènes sont variés : auditifs (les plus fréquents), visuels, tactiles ou même multisensoriels. Ce n’est que récemment que la complexité des hallucinations a commencé à être pleinement explorée, révélant qu’elles ne sont pas toujours synonymes de pathologie.

Le cerveau face aux hallucinations

Depuis les années 1990, l’imagerie cérébrale a permis de mieux comprendre ce phénomène complexe. Lors d’hallucinations auditives, l’aire de Broca (production du langage), l’aire de Wernicke (compréhension du langage) et le cortex auditif s’activent, imitant l’écoute d’un véritable dialogue. En cas d’hallucinations visuelles, c’est le cortex visuel qui entre en jeu.

Illustration du cerveau humain avec zones Broca et Wernicke.

Ces expériences, bien qu’immatérielles, sont perçues comme authentiques par ceux qui les vivent. Contrairement aux illusions, qui déforment une réalité existante, les hallucinations sont définies comme des perceptions sans objet réel.

Quant à leur origine, les recherches pointent vers une erreur dans le traitement cérébral plutôt que dans les organes sensoriels. L’hippocampe, impliqué dans la mémoire, jouerait un rôle clé en réactivant des souvenirs ou « traces mnésiques« , qui stimulent ensuite des zones comme le cortex auditif. Selon Renaud Jardri, ces mécanismes expliquent pourquoi le cerveau peut générer des perceptions si convaincantes.

Quand la voix intérieure devient audible

Une hypothèse propose que certaines hallucinations vocales proviennent d’une difficulté à différencier notre propre voix intérieure des sons externes. Un dysfonctionnement dans la coordination entre les aires de Broca et de Wernicke pourrait en être la cause. De même, des erreurs au niveau du thalamus et du striatum ventral, responsables de l’intégration des informations sensorielles et motrices, pourraient transformer cette voix intérieure en une perception « externe » et audible, ne nous paraissant plus familière.

Fait intrigant : les muscles impliqués dans la parole, normalement activés discrètement lorsqu’on lit ou pense à voix basse, le sont également lorsque ces « voix étrangères » surgissent.

Pour les chercheurs, des questions demeurent : pourquoi ces voix semblent-elles parfois provenir de l’intérieur du crâne, d’autres fois de l’extérieur ? Et pourquoi s’associent-elles fréquemment à d’autres hallucinations comme des images, des odeurs ou des sensations tactiles ? Reste aussi pour les personnes concernées à trouver des moyens de vivre avec ce phénomène troublant.

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Ferial Koreichi

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